• 1 commentaire
  •  

    Hier, la nuit d'été, qui nous prêtait ses voiles

    Hier, la nuit d'été, qui nous prêtait ses voiles,
    Etait digne de toi, tant elle avait d'étoiles !
    Tant son calme était frais ! tant son souffle était doux !
    Tant elle éteignait bien ses rumeurs apaisées !
    Tant elle répandait d'amoureuses rosées
    Sur les fleurs et sur nous !

    Moi, j'étais devant toi, plein de joie et de flamme,
    Car tu me regardais avec toute ton âme !
    J'admirais la beauté dont ton front se revêt.
    Et sans même qu'un mot révélât ta pensée,
    La tendre rêverie en ton coeur commencée
    Dans mon coeur s'achevait !

    Et je bénissais Dieu, dont la grâce infinie
    Sur la nuit et sur toi jeta tant d'harmonie,
    Qui, pour me rendre calme et pour me rendre heureux,
    Vous fit, la nuit et toi, si belles et si pures,
    Si pleines de rayons, de parfums, de murmures,
    Si douces toutes deux !

    Oh oui, bénissons Dieu dans notre foi profonde !
    C'est lui qui fit ton âme et qui créa le monde !
    Lui qui charme mon coeur ! lui qui ravit mes yeux !
    C'est lui que je retrouve au fond de tout mystère !
    C'est lui qui fait briller ton regard sur la terre
    Comme l'étoile aux cieux !

    C'est Dieu qui mit l'amour au bout de toute chose,
    L'amour en qui tout vit, l'amour sur qui tout pose !
    C'est Dieu qui fait la nuit plus belle que le jour.
    C'est Dieu qui sur ton corps, ma jeune souveraine,
    A versé la beauté, comme une coupe pleine,
    Et dans mon coeur l'amour !

    Laisse-toi donc aimer ! - Oh ! l'amour, c'est la vie.
    C'est tout ce qu'on regrette et tout ce qu'on envie
    Quand on voit sa jeunesse au couchant décliner.
    Sans lui rien n'est complet, sans lui rien ne rayonne.
    La beauté c'est le front, l'amour c'est la couronne :
    Laisse-toi couronner !

    Ce qui remplit une âme, hélas ! tu peux m'en croire,
    Ce n'est pas un peu d'or, ni même un peu de gloire,
    Poussière que l'orgueil rapporte des combats,
    Ni l'ambition folle, occupée aux chimères,
    Qui ronge tristement les écorces amères
    Des choses d'ici-bas ;

    Non, il lui faut, vois-tu, l'hymen de deux pensées,
    Les soupirs étouffés, les mains longtemps pressées,
    Le baiser, parfum pur, enivrante liqueur,
    Et tout ce qu'un regard dans un regard peut lire,
    Et toutes les chansons de cette douce lyre
    Qu'on appelle le coeur !

    Il n'est rien sous le ciel qui n'ait sa loi secrète,
    Son lieu cher et choisi, son abri, sa retraite,
    Où mille instincts profonds nous fixent nuit et jour ;
    Le pêcheur a la barque où l'espoir l'accompagne,
    Les cygnes ont le lac, les aigles la montagne,
    Les âmes ont l'amour !

    21 mai 1833

    Victor Hugo


    2 commentaires
  •  

    Ô Marie, si tu savais
    Tout le mal que l´on me fait
    Ô Marie, si je pouvais
    Dans tes bras nus
    Me reposer

    Evanouie mon innocence
    Tu étais pour moi ma dernière chance
    Peu à peu tu disparais
    Malgré mes efforts désespérés

    Et rien ne sera jamais plus pareil
    J´ai vu plus d´horreurs que de merveilles
    Les hommes sont devenus fous à lier
    Je donnerais tout pour oublier

    Ô Marie, si tu savais
    Tout le mal que l´on me fait
    Ô Marie, si je pouvais
    Dans tes bras nus,
    Me reposer

    Et je cours toute la journée
    Sans savoir où je vais
    Dans le bruit dans la fumée
    Je vois des ombres s´entretuer

    Demain ce sera le grand jour
    Il faudra faire preuve de bravoure
    Pour monter au front en première ligne
    Ô Marie, je t´en prie, fais-moi un signe

    Allongé dans l´herbe, je m´éveille
    J´ai vu la mort dans son plus simple appareil
    Elle m´a promis des vacances
    Oui la mort m´a promis sa dernière danse

    Ô Marie, si tu savais
    Tout le mal que l´on m´a fait
    Ô Marie, j´attendrai
    Qu´au ciel tu viennes
    Me retrouver

    Ô Marie, j´attendrai
    Qu´au ciel tu viennes
    Me retrouver


    1 commentaire
  •  

     

     

     

    L'amour est un artcomme la musique. Il donne des émotions du même ordreaussi délicatesaussi vibrantesparfois peut-être plus intenses.



     


    votre commentaire

  • 3 commentaires

  • votre commentaire
  •  

    Ce soir à la brune
    Nous irons, ma brune
    Cueillir des serments
    Cette fleur sauvage
    Qui fait des ravages
    Dans les cœurs d´enfants
    Pour toi, ma princesse
    J´en ferai des tresses
    Et dans tes cheveux
    Ces serments, ma belle
    Te rendront cruelle
    Pour tes amoureux

    Demain à l´aurore
    Nous irons encore
    Glaner dans les champs
    Cueillir des promesses
    Des fleurs de tendresse
    Et de sentiment
    Et sur la colline
    Dans les sauvagines
    Tu te coucheras
    Dans mes bras, ma brune
    Eclairée de lune
    Tu te donneras

    C´est au crépuscule
    Quand la libellule
    S´endort au marais
    Qu´il faudra, voisine
    Quitter la colline
    Et vite rentrer
    Ne dis rien, ma brune
    Pas même à la lune
    Et moi, dans mon coin
    J´irai solitaire
    Je saurai me taire
    Je ne dirai rien

    Ce soir à la brune
    Nous irons, ma brune
    Cueillir des serments
    Cette fleur sauvage
    Qui fait des ravages
    Dans les cœurs d´enfants
    Pour toi, ma princesse
    J´en ferai des tresses
    Et dans tes cheveux
    Ces serments, ma belle
    Te rendront cruelle
    Pour tes amoureux


    1 commentaire