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    Quand je croise dans la rue
    Un couple d’inconnus
    Dont la tête se penche
    Vers le sol parce que les cieux
    Déjà s’approchent d’eux
    Et de leurs têtes blanches
    Il y a comme une peur
    Qui m’oppresse le coeur
    Une voix qui résonne
    Ils ont dû pour vivre vieux
    Souvent fermer les yeux
    Et dire "je te pardonne"
    Ils ont dû pour vivre vieux
    Souvent fermer les yeux
    Et dire "je te pardonne"

    Lorsque arrivera le temps
    De not’dernier printemps
    Le temps des souvenances
    Nous donn’rons not’bel argent
    Pour nous payer comptant
    Un peu d’eau de jouvence
    Puis comme des pélerins
    Referons le chemin
    Dont l’ombre nous fut tendre
    A l’emplacement des lieux
    Où brûla notre feu
    Nous trouverons des cendres
    A l’emplacement des lieux
    Où brûla notre feu
    Nous trouverons des cendres

    Maintenant c’est l’âge d’or
    Ton miroir peut encore te dire
    "Tu es belle"
    Mais quand les rides viendront
    Raviner notre front
    Faudra vivre avec elles
    Alors fais-moi des souv’nirs
    Pour que je voie venir
    Sans crainte ma vieillesse
    Nous serons au long des jours
    Riches d’un autre amour
    Que donne la tendresse
    Nous serons au long des jours
    Riches d’un autre amour
    Que donne la tendresse



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  • Une rue grise
    Avec des numéros qui n'en finissent pas au-dessus des portes fermées.
    Le pare-brise
    Opaque des autos qui se suivent au pas vitres teintées noir de fumée.
    Un seuil d'église
    D'où sort une mariée gréée de voiles blancs au bras d'un mari pour toujours.
    Mes trois valises
    Emplies de souvenirs et de mes soixante ans qui se font de plus en plus lourds.

    "Qui je suis? D'où je viens? Où vais-je?
    J'ai vu, je me souviens, la Suisse et la Norvège..."

    Les gens qui passent
    Sont de chair et de sang mais là, sur ce trottoir ne disent jamais où ils vont.
    Qu'ils se dépassent
    Qu'ils se croisent c'est sans se parler, sans se voir sans même échanger leurs prénoms.
    Pas une place
    Pour s'arrêter un peu et s'asseoir sur un banc ainsi qu'un retraité d'État
    Quand le vent chasse
    Là-bas, aux soirs d'été, l'envol des cormorans sur les falaises d'Étretat.

    "Qui je suis? D'où je viens? Où vais-je?
    J'ai eu un blazer bleu, un foulard de soie grège..."

    Les turbulences
    Les klaxons des fourgons de Police-Secours les marteaux-piqueurs immigrés.
    Une ambulance
    Où peut-être se meurt une de mes amours qu'avec le temps j'ai oubliée.
    Cette existence
    Hé, tu l'as dit, grand Will, n'est que bruit et fureur et se moque d'un idiot
    Et le silence
    N'est plus qu'une rumeur de voix d'animateurs" et de "jingles" sur les radios.

    "Qui je suis? D'où je viens? Où vais-je?
    Où sont ta harpe d'or Harpo, et tes arpèges?..."

    Un hôtel borgne
    Où l'on me dit: "Ici, les chiens sont interdits même sur des photos jaunies!"
    Le mec qui lorgne
    Mes trois valises qui, durant l'après-midi ont pris du poids et ont grandi.
    Quelqu'un qui cogne
    Au mur de ses voisins qui font encore l'amour avec le dialogue assorti.
    Demain, un cogne
    Soucieux de vérifier ma carte de séjour viendra m'attendre à la sortie.

    "Qui je suis? D'où je viens? Où vais-je?
    Monsieur, je n'en sais rien, je suis du grand cortège de la vie..."

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  • Ils sont tombés sans trop savoir pourquoi
    Hommes, femmes et enfants qui ne voulaient que vivre
    Avec des gestes lourds comme des hommes ivres
    Mutilés, massacrés les yeux ouverts d'effroi
    Ils sont tombés en invoquant leur Dieu
    Au seuil de leur église ou le pas de leur porte
    En troupeaux de désert titubant en cohorte
    Terrassés par la soif, la faim, le fer, le feu

    Nul n'éleva la voix dans un monde euphorique
    Tandis que croupissait un peuple dans son sang
    L' Europe découvrait le jazz et sa musique
    Les plaintes de trompettes couvraient les cris d'enfants
    Ils sont tombés pudiquement sans bruit
    Par milliers, par millions, sans que le monde bouge
    Devenant un instant minuscules fleurs rouges
    Recouverts par un vent de sable et puis d'oubli

    Ils sont tombés les yeux pleins de soleil
    Comme un oiseau qu'en vol une balle fracasse
    Pour mourir n'importe où et sans laisser de traces
    Ignorés, oubliés dans leur dernier sommeil
    Ils sont tombés en croyant ingénus
    Que leurs enfants pourraient continuer leur enfance
    Qu'un jour ils fouleraient des terres d'espérance
    Dans des pays ouverts d'hommes aux mains tendues

    Moi je suis de ce peuple qui dort sans sépulture
    Qu'a choisi de mourir sans abdiquer sa foi
    Qui n'a jamais baissé la tête sous l'injure
    Qui survit malgré tout et qui ne se plaint pas
    Ils sont tombés pour entrer dans la nuit
    Éternelle des temps au bout de leur courage
    La mort les a frappés sans demander leur âge
    Puisqu'ils étaient fautifs d'être enfants d'Arménie 



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  • Les amours finissent un jour,
    Les amants ne s'aiment qu'un temps.
    A quoi bon te regretter, mon bel amour d'un été ?
    Voici déjà venir l'hiver;
    Bientôt le ciel sera couvert
    De gros nuages plus lourds
    Que notre chagrin d'amour.

    Les amours finissent un jour,
    Les amants ne s'aiment qu'un temps.
    A quoi bon penser à moi ?
    Il y a d'autres que moi
    Pour dire les mots que tu attends,
    Pour t'offrir de nouveaux printemps
    Pour oublier le passé,
    Pour le faire recommencer.

    Les amours finissent un jour,
    Les amants ne s'aiment qu'un temps.
    A quoi bon se déchirer,
    Pourquoi souffrir ou pleurer ?
    Rien de nouveau sous le soleil,
    Tout est tellement, tellement pareil.
    Il vaudra mieux désormais
    Oublier comme on s'aimait.

    Les amours finissent un jour,
    Les amants ne s'aiment qu'un temps,
    Mais nous deux, c'était différent :
    On aurait pu s'aimer longtemps, longtemps, longtemps.


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  • Ma liberté
    Longtemps je t'ai gardée
    Comme une perle rare
    Ma liberté
    C'est toi qui m'a aidé
    A larguer les amarres
    Pour aller n'importe où
    Pour aller jusqu'au bout
    Des chemins de fortune
    Pour cueillir en rêvant
    Une rose des vents
    Sur un rayon de lune

    Ma liberté
    Devant tes volontés
    Mon âme était soumise
    Ma liberté
    Je t'avais tout donné
    Ma dernière chemise
    Et combien j'ai souffert
    Pour pouvoir satisfaire
    Toutes tes exigences
    J'ai changé de pays
    J'ai perdu mes amis
    Pour gagner ta confiance

    Ma liberté
    Tu as su désarmer
    Toutes Mes habitudes
    Ma liberté
    Toi qui m'a fait aimer
    Même la solitude
    Toi qui m'as fait sourire
    Quand je voyais finir
    Une belle aventure
    Toi qui m'as protégé
    Quand j'allais me cacher
    Pour soigner mes blessures

    Ma liberté
    Pourtant je t'ai quittée
    Une nuit de décembre
    J'ai déserté
    Les chemins écartés
    Que nous suivions ensemble
    Lorsque sans me méfier
    Les pieds et poings liés
    Je me suis laissé faire
    Et je t'ai trahi pour
    Une prison d'amour
    Et sa belle geôlière


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