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"(…) mon corps d’adolescente restait tout de même avide de “nourritures terrestres”
Mais le pire, sur le plan du discours insensé et déplacé, était à venir post mortem, puisque l’exMadeleine Cinquin, réservait une surprise de taille à ses admirateurs avec ses « Mémoires » destinées à être publiées après son trépas, "Mémoires" dans lesquelles elle avait décidé de se livrer, sans aucune pudeur excessive, à un déballage indécent de son penchant pour la masturbation qui la travailla de son enfance à l’adolescence.
Voici ce qu’elle crut bon d’écrire : "Comment et à quelle occasion ai-je commencé à me masturber, je ne m’en souviens pas. Je pensais que ce n’était pas bien, puisque je le faisais en cachette et plus volontiers à l’école, où je me croyais plus en sûreté. Mais la maîtresse s’en aperçut et prévint ma mère. Un jour, les joues en feu, je me trémoussais en classe et subitement je l’ai vue me regarder sévèrement à travers la vitre de la porte. Elle m’expliqua ensuite que c’était vilain pour une petite fille et que je ne devais plus recommencer. Mais c’était devenu une habitude et je n’étais guère accoutumée à obéir. Quand l’assaut du désir m’assaillait, seule quelque présence étrangère avait le pouvoir de m’arrêter, sinon je m’avouais impuissante devant l’avidité du plaisir. (…) mon corps d’adolescente restait tout de même avide de “nourritures terrestres”. Je me sentais désormais contrainte de choisir entre le plaisir solitaire et la communion…" ("Confessions d'une religieuse", Flammarion, 2008.)
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Veux-tu voir
La forme obscure du soleil
Les contours de la vie
Ou bien te laisser éblouir
Par le feu qui mêle tout
Le flambeau passeur de pudeurs
En chair en or ce beau geste
L'erreur est aussi inconnue
Que les limites du printemps
La tentation est prodigieuse
Tout se touche tout te traverse
Ce ne fut d'abord qu'un tonnerre d'encens
Ce que tu aimes le plus
La louange belle à quatre
Belle nue immobile
Violon muet mais palpable
Je te parle de voir
Je te parlerai de tes yeux
Sois sans visage si tu veux
De leur couleur contre le gréDes pierres lumineuses
Décolorées
Devant l'homme que tu conquiers
Son enthousiasme aveugle
Règne naïvement comme une source
Dans le désert
Entre les plages de la nuit et les vagues du jour
Entre la terre et l'eau
Nulle ride à combler
Nul chemin possibleEntre tes yeux et les images que j'y vois
Il y a tout ce que j'en pense
Moi-même indéracinable
Comme une plante qui s'amasse
Qui simule un rocher parmi d'autres rochers
Ce que je porte de certain
Toi tout entière
Tout ce que tu regardes
Tout
Ceci est un bateau
Qui va sur une rivière douce
II porte des femmes qui jouent
Et des graines qui patientent
Ceci est un cheval qui descend la colline
Ou bien une flamme qui s'élève
Un grand rire pieds nus dans une cour misérable
Un comble de l'automne des verdures amadouées
Un oiseau acharné à mettre des ailes à son nid
Un matin qui disperse des lampes de rosée
Pour éveiller les champs
Ceci est une ombrelle
Et ceci la toilette
D'une dentellière plus séduisante qu'un bouquet
Au son des cloches de l'arc-en-ciel
Ceci déjoue l'immensité
Ceci n'a jamais assez de place
La bienvenue est toujours ailleurs
Avec la foudre avec le flot
Qui s'accompagnent
De méduses et d'incendies
Complaisants à merveille
Ils détruisent l'échafaudage
Surmonté d'un triste drapeau de couleur
Une étoile limite
Dont les doigts sont paralysés
Je parle de te voir
Je te sais vivante
Tout existe tout est visible
Il n'y a pas une goutte de nuit dans tes yeux
Je vis dans une lumière exclusive la tienne.
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Dans le port d'Amsterdam
Y'a des marins qui chantent
Des rêves qui les hantent
Au large d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
Y'a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d'Amsterdam
Y'a des marins qui meurent
Pleins de bières et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans l'port d'Amsterdam
Y'a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes.
Dans le port d'Amsterdam
Y'a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
À croquer la fortune
À décroisser la lune,
À bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans l' coeur des frites
Que leurs gross' mains invitent
À revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant.
Dans le port d'Amsterdam
Y'a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comm' des soleils crachés
Dans le son déchiré
D'un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à c' que tout-à-coup
L'accordéon expire
Alors d'un geste grave,
Alors d'un regard fier
Ila ramènent leur batave
Jusqu'en pleine lumière.
Dans le port d'Amsterdam
Y'a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d'Amsterdam
D'Hambourg ou d'ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Et pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouch'nt dans les étoiles
Et ils pissent comm' je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port d'Amsterdam,
Dans le port d'Amsterdam.
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Il se lève, c'est l'heure,
Écrase son mégot
Dans sa tasse de café,
Éteint la stéréo,
Éteint le lampadaire,
Éteint le plafonnier,
Éteint dans la cuisine,
Met la sécurité.
Couloir, une porte, un lit, c'est la nuit
Quelques pills pour dormir
Je sais plus où je suis.
Store noir, une porte, un lit, c'est l'ennui
Rien à faire pour l'amour
Mais ne dis pas toujours
Où es-tu ?
Quand tu es dans mes bras.
Que fais-tu ?
Est-ce que tu penses à moi ?
D'où viens-tu ?
Un jour tu partiras.
Où es-tu ?
Quand tu es dans mes bras.
Je fais des mauvais rêves
Je suis sur un mauvais cas
Dans la paranoïa pas de marchand de sable
Voix en panoramique, urgente et désirable
Une blonde décapitée dans sa décapotable
Cauchemard, highway, hop trip, fumée noire,
Une vamp vorace tue au fond d'un couloir.
J'm'en sors pas, cafard, bad trip, idées noires
Avalé par l'espace au fond d'un entonoir.
J'veux m'enfuir…
Quand tu es dans mes bras.
J'veux m'enfuir…
Est-ce que tu rêves de moi ?
J'veux m'enfuir…
Tu ne penses qu'à toi
J'veux m'enfuir…
Tout seul tu finiras
J'veux m'enfuir…
Quand tu es dans mes bras.
J'veux m'enfuir…
Est-ce que tu rêves de moi ?
J'veux m'enfuir…
Tu ne penses qu'à toi
J'veux m'enfuir…
Tout seul tu finiras
J'veux m'enfuir, j'veux partir
J'veux d'l'amour du plaisir
D'la folie du désir
J'veux pleurer j'veux rire
J'veux m'enfuir, j'veux partir
J'veux d'l'amour du plaisir
D'la folie du désir
J'veux pleurer j'veux rire
J'veux m'enfuir, j'veux partir
J'veux d'l'amour du plaisir
D'la folie du désir
J'veux pleurer j'veux rire
J'veux m'enfuir…
Quand tu es dans mes bras.
J'veux m'enfuir…
Est-ce que tu rêves de moi ?
J'veux m'enfuir…
Tu ne penses qu'à toi
J'veux m'enfuir…
Tout seul tu finiras
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J'aime les soirs sereins et beaux, j'aime les soirs,
Soit qu'ils dorent le front des antiques manoirs
Ensevelis dans les feuillages ;
Soit que la brume au loin s'allonge en bancs de feu ;
Soit que mille rayons brisent dans un ciel bleu
A des archipels de nuages.
Oh ! regardez le ciel ! cent nuages mouvants,
Amoncelés là-haut sous le souffle des vents,
Groupent leurs formes inconnues ;
Sous leurs flots par moments flamboie un pâle éclair.
Comme si tout à coup quelque géant de l'air
Tirait son glaive dans les nues.
Le soleil, à travers leurs ombres, brille encore ;
Tantôt fait, à l'égal des larges dômes d'or,
Luire le toit d'une chaumière ;
Ou dispute aux brouillards les vagues horizons ;
Ou découpe, en tombant sur les sombres gazons,
Comme de grands lacs de lumière.
Puis voilà qu'on croit voir, dans le ciel balayé,
Pendre un grand crocodile au dos large et rayé,
Aux trois rangs de dents acérées ;
Sous son ventre plombé glisse un rayon du soir ;
Cent nuages ardents luisent sous son flanc noir
Comme des écailles dorées.
Puis se dresse un palais. Puis l'air tremble, et tout fuit.
L'édifice effrayant des nuages détruit
S'écroule en ruines pressées ;
Il jonche au loin le ciel, et ses cônes vermeils
Pendent, la pointe en bas, sur nos têtes, pareils
A des montagnes renversées.
Ces nuages de plomb, d'or, de cuivre, de fer,
Où l'ouragan, la trombe, et la foudre, et l'enfer
Dorment avec de sourds murmures,
C'est Dieu qui les suspend en foule aux cieux profonds,
Comme un guerrier qui pend aux poutres des plafonds
Ses retentissantes armures.
Tout s'en va ! Le soleil, d'en haut précipité,
Comme un globe d'airain qui, rouge, est rejeté
Dans les fournaises remuées,
En tombant sur leurs flots que son choc désunit
Fait en flocons de feu jaillir jusqu'au zénith
L'ardente écume des nuées.
Oh ! contemplez le ciel ! et dès qu'a fui le jour,
En tout temps, en tout lieu, d'un ineffable amour,
Regardez à travers ses voiles ;
Un mystère est au fond de leur grave beauté,
L'hiver, quand ils sont noirs comme un linceul, l'été,
Quand la nuit les brode d'étoiles.
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