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Faire l´amour par amour
Partager sans attendre
Quelque chose en retour
Donner sans reprendre
Et quel que soit le lit
Sur lequel on se couche
S´offrir le paradis
Rien qu´en mordant sa bouche
Faire l´amour par amour
C´est comme avoir des ailes
C´est renaître un beau jour
Et se croire immortel
Faire l´amour par amour
C´est donner une chance
A la vie qui commence
D´avoir le cœur moins lourd
Faire l´amour par amour
Sans penser à son âme
A ces soi-disant flammes
D´un éternel séjour
C´est au delà des dieux
Au delà des couleurs
Serrer contre son cœur
Un enfant malheureux
Faire l´amour par amour
C´est comme avoir des ailes
C´est renaître un beau jour
Et se croire immortel
Faire l´amour par amour
C´est avoir le courage
De regarder au large
Ceux qui manquent d´amour
Il se peut qu´un jour l´histoire
Écrive votre nom
En signe de mémoire
Sur le haut d´un fronton
Mais au-delà de la gloire
De tous ses beaux discours
Et à tout ce qu´ils font croire
Il faut croire en l´amour
Faire l´amour par amour
C´est toucher la misère
Et crier sa colère
Dans ce monde de sourds
C´est se mêler des autres
Quand il est plus facile
De faire le bon apôtre
Mais chacun sur son île
Faire l´amour par amour
Il en va de la terre
Qu´à chaque cri de guerre
Réponde un cri d´amour
La vie est comme ça
L´équilibre est précaire
Merci à l´Abbé Pierre
Et à Mère Térésa
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Crève-moi les yeux et je te verrai encore
Arrache-moi le cœur je t’aimerai plus fort
Tu peux partir au bout de la terre
Vivre en plein désert
Où que tu ailles je serais près de toi
Quoi que tu fasses tu entendras ma voix
Tu peux me jeter dans l’oubli d’un cachot
Dans le froid de l’hiver, dans la nuit d’un tombeau
Tu peux faire de moi tout ce que tu voudras
Tu brûles au fond de moi
Je peux me priver de boire et de manger
Pour garder sur mes lèvres le goût de tes baisers
Moitié ange, moitié démon, sorcière, magicienne
Tu m’as marqué de la passion, envoûtante sirène
Sans doute as-tu appris l’amour sur une planète
Tu es venue donner un cours à l’humide anachorète
Je te sauverai des griffes du dragon
J’irai te chercher au plus haut du donjon
Je t’arrachera au ventre de la terre
Aux abysses des mers
Il n’y a pas de mur que je ne franchirai
Il n’est pas une peur qui pourra m’arrêter
Vendue comme esclave sur un marché d’orient
Ou fille dans un rade au large d’Abidjan
Et pourquoi pas princesse dans un conte de fée ?
Je te retrouverai
Je brandirai la mort pour tuer ma colère
Nous franchirons ensemble les portes de l’enfer
Crève-moi les yeux et je te verrai encore
Arrache-moi le cœur je t’aimerai plus fort
Il n’y a pas de mur que je ne franchirai
De peur pour m’arrêter
Et même après la mort, écoute ma prière
Nous brûlerons ensemble dans les feux de l’enfer
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Est-ce ma faute à moi si vous n'êtes pas grands ?
Vous aimez les hiboux, les fouines, les tyrans,
Le mistral, le simoun, l'écueil, la lune rousse ;
Vous êtes Myrmidon que son néant courrouce ;
Hélas ! l'envie en vous creuse son puits sans fond,
Et je vous plains. Le plomb de votre style fond
Et coule sur les noms que dore un peu de gloire,
Et, tout en répandant sa triste lave noire,
Tâche d'être cuisant et ne peut qu'être lourd.
Tortueux, vous rampez après tout ce qui court ;
Votre oeil furieux suit les grands aigles véloces.
Vous reprochez leur taille et leur ombre aux colosses ;
On dit de vous : - Pygmée essaya, mais ne put.-
Qui haïra Chéops si ce n'est Lilliput ?
Le Parthénon vous blesse avec ses fiers pilastres ;
Vous êtes malheureux de la beauté des astres ;
Vous trouvez l'océan trop clair, trop noir, trop bleu ;
Vous détestez le ciel parce qu'il montre Dieu ;
Vous êtes mécontents que tout soit quelque chose ;
Hélas, vous n'êtes rien. Vous souffrez de la rose,
Du cygne, du printemps pas assez pluvieux.
Et ce qui rit vous mord. Vous êtes envieux
De voir voler la mouche et de voir le ver luire.
Dans votre jalousie acharnée à détruire
Vous comprenez quiconque aime, quiconque a foi,
Et même vous avez de la place pour moi !
Un brin d'herbe vous fait grincer s'il vous dépasse ;
Vous avez pour le monde auguste, pour l'espace,
Pour tout ce qu'on voit croître, éclairer, réchauffer,
L'infâme embrassement qui voudrait étouffer.
Vous avez juste autant de pitié que le glaive.
En regardant un champ vous maudissez la sève ;
L'arbre vous plaît à l'heure où la hache le fend ;
Vous avez quelque chose en vous qui vous défend
D'être bons, et la rage est votre rêverie.
Votre âme a froid par où la nôtre est attendrie ;
Vous avez la nausée où nous sentons l'aimant ;
Vous êtes monstrueux tout naturellement.
Vous grondez quand l'oiseau chante sous les grands ormes.
Quand la fleur, près de vous qui vous sentez difformes,
Est belle, vous croyez qu'elle le fait exprès.
Quel souffle vous auriez si l'étoile était près !
Vous croyez qu'en brillant la lumière vous blâme ;
Vous vous imaginez, en voyant une femme,
Que c'est pour vous narguer qu'elle prend un amant,
Et que le mois de mai vous verse méchamment
Son urne de rayons et d'encens sur la tête ;
Il vous semble qu'alors que les bois sont en fête,
Que l'herbe est embaumée et que les prés sont doux,
Heureux, frais, parfumés, charmants, c'est contre vous.
Vous criez : au secours ! quand le soleil se lève.
Vous exécrez sans but, sans choix, sans fin, sans trêve,
Sans effort, par instinct, pour mentir, pour trahir ;
Ce n'est pas un travail pour vous de tout haïr,
Fourmis, vous abhorrez l'immensité sans peine.
C'est votre joie impie, âcre, cynique, obscène.
Et vous souffrez. Car rien, hélas, n'est châtié
Autant que l'avorton, géant d'inimitié !
Si l'oeil pouvait plonger sous la voûte chétive
De votre crâne étroit qu'un instinct vil captive,
On y verrait l'énorme horizon de la nuit ;
Vous êtes ce qui bave, ignore, insulte et nuit ;
La montagne du mal est dans votre âme naine.
Plus le coeur est petit, plus il y tient de haine.
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Quand quelquefois je pense à ma première vie
Du temps que je vivais seul roi de mon désir,
Et que mon âme libre errait à son plaisir,
Franche d'espoir, de crainte, et d'amoureuse envie :
Je verse de mes yeux une angoisseuse pluie,
Et sens qu'un fier regret mon esprit vient saisir,
Maudissant le destin qui m'a fait vous choisir,
Pour rendre à tant d'ennuis ma pauvre âme asservie.
Si je lis, si j'écris, si je parle, ou me tais,
Votre oeil me fait la guerre, et ne sens point de paix,
Combattu sans cesser de sa rigueur extrême ;
Bref, je vous aime tant que je ne m'aime pas,
De moi-même adversaire, ou si je m'aime, hélas !
Je m'aime seulement parce que je vous aime.
Philippe Desportes
(1546-1606)
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Je suis peut-être enfoui au sein des montagnes
solitaire comme une veine de métal pur;
je suis perdu dans un abîme illimité,
dans une nuit profonde et sans horizon.
Tout vient à moi, m'enserre et se fait pierre.
Je ne sais pas encore souffrir comme il faudrait,
et cette grande nuit me fait peur;
mais si c'est là ta nuit, qu'elle me soit pesante,
qu'elle m'écrase,
que toute ta main soit sur moi,
et que je me perde en toi dans un cri.
Toi, mont, seul immuable dans le chaos des montagnes,
pente sans refuge, sommet sans nom,
neige éternelle qui fait pâlir les étoiles,
toi qui portes à tes flancs de grandes vallées
où l'âme de la terre s'exhale en odeurs de fleurs.
Me suis-je enfin perdu en toi,
uni au basalte comme un métal inconnu?
Plein de vénération, je me confonds à ta roche,
et partout je me heurte à ta dureté.
Ou bien est-ce l'angoisse qui m'étreint,
l'angoisse profonde des trop grandes villes,
où tu m'as enfoncé jusqu'au cou?
Ah, si seulement un homme pouvait dire
toute leur insanité et toute leur horreur,
aussitôt tu te lèverais, première tempête de monde,
et les chasserais devant toi comme de la poussière_
Mais si tu veux que ce soit moi qui parle,
je ne le pourrai pas, car je ne comprends rien;
et ma bouche, comme une blessure,
ne demande qu'à se fermer,
et mes mains sont collées à mes côtés comme des chiens
qui restent sourds à tout appel.
Et pourtant, une fois, tu me feras parler.
Que je sois le veilleur de tous tes horizons
Permets à mon regard plus hardi et plus vaste
d'embrasser soudain l'étendue des mers.
Fais que je suive la marche des fleuves
afin qu'au delà des rumeurs de leurs rives
j'entende monter la voix silencieuse de la nuit.
Conduis-moi dans tes plaines battues de tous les vents
où d'âpres monastères ensevelissent entre leurs murs,
comme dans un linceul, des vies qui n'ont pas vécu
Car les grandes villes, Seigneur, sont maudites;
la panique des incendies couve dans leur sein
et elles n'ont pas de pardon à attendre
et leur temps leur est compté.
Là, des hommes insatisfaits peinent à vivre
et meurent sans savoir pourquoi ils ont souffert;
et aucun d'eux n'a vu la pauvre grimace
qui s'est substituée au fond des nuits sans nom
au sourire heureux d'un peuple plein de foi.
Ils vont au hasard, avilis par l'effort
de servir sans ardeur des choses dénuées de sens,
et leurs vêtements s'usent peu à peu,
et leurs belles mains vieillissent trop tôt.
La foule les bouscule et passe indifférente,
bien qu'ils soient hésitants et faibles,
seuls les chiens craintifs qui n'ont pas de gîte
les suivent un moment en silence.
Ils sont livrés à une multitude de bourreaux
et le coup de chaque heure leur fait mal;
ils rôdent, solitaires, autour des hopitaux
en attendant leur admission avec angoisse.
La mort est là. Non celle dont la voix
les a miraculeusement touchés dans leurs enfances,
mais la petite mort comme on la comprend là;
tandis que leur propre fin pend en eux comme un fruit
aigre, vert, et qui ne mûrit pas.
O mon Dieu, donne à chacun sa propre mort,
donne à chacun la mort née de sa propre vie
où il connut l'amour et la misère.
Car nous ne sommes que l'écorce, que la feuille,
mais le fruit qui est au centre de tout
c'est la grande mort que chacun porte en soi.
C'est pour elle que les jeunes filles s'épanouissent,
et que les enfants rêvent d'être des hommes
et que les adolescents font des femmes leurs confidentes
d'une angoisse que personne d'autres n'accueille.
C'est pour elle que toutes les choses subsistent éternellement
même si le temps a effacé le souvenir,
et quiconque dans sa vie s'efforce de créer,
enclôt ce fruit d'un univers
qui tour à tour le gèle et le réchauffe.
Dans ce fruit peut entrer toute la chaleur
des coeurs et l'éclat blanc des pensées;
mais des anges sont venus comme une nuée d'oiseaux
et tous les fruits étaient encore verts.
Seigneur, nous sommes plus pauvres que les pauvres bêtes
qui, même aveugles, achèvent leur propre mort.
Oh, donne nous la force et la science
de lier notre vie en espalier
et le printemps autour d'elle commencera de bonne heure.
Rainer Maria Rilke
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Fille du vent et du soleil
Au fond de mon cœur tu éveilles
L´envie de vivre auprès de toi.
Quand tu me donnes ton empire
D´amour, de charme et de plaisir
Moi je me sens devenir roi.
Crier d´amour dans une gare,
Briser ma voix pour t´appeler,
Noyer ma vie dans ton regard,
Brûler mes doigts pour te garder.
Fille du vent et du soleil
Envole-toi de mon sommeil
En venant vivre auprès de moi.
Vouloir ton corps dans un espoir,
Mourir à force de prier,
Me recréer de tout mon art,
Aimer tous ceux de ton passé.
Fille du vent et du soleil
Au fond de mon cœur tu éveilles
L´envie de vivre auprès de toi
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