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    Les bourgeois rupins
    Ceux qu'ont les moyens
    S'en vont l'été s'faire plumer à Deauville
    Quand on n'a pas l'sou
    On va n'importe où
    Où ça coûte pas des prix fous
    Car à mon avis,
    C'est pas pour bibi
    Les endroits où l'on fait des chichis

    Moi, j'ai mon golf et mon bateau,
    Ma plage et mon casino
    A la Varenne
    Moi, je n'vais pas avec les gros
    A Dinard à Saint-Malo
    Faire des fredaines
    Moi, dans un bar à gigolos,
    Payer vingt balles un sirop,
    Ça m'frait d'la peine
    Moi, j'préfère un p'tit caboulot
    Où qu'on boit du picolo
    Au bord de l'eau

    On n'a pas d'négros
    Comme à Monaco
    Qui font du jazz à mille francs la séance
    Au son d'un phono
    Ou d'un vieux piano
    C'est quat' sous pour un tango
    Et comme on peut pas
    Se payer tout ça
    Y a des boîtes à deux ronds la java

    Moi, j'ai mon golf et mon bateau,
    Ma plage et mon casino
    A la Varenne
    Moi, j'y connais des dactylos
    Qui sont plus chouettes en maillot
    Qu'bien des mondaines
    Moi, dans un bar à gigolos,
    Payer vingt balles un sirop,
    Ça m'frait d'la peine
    Moi, j'préfère un p'tit caboulot
    Où qu'on boit du picolo
    Au bord de l'eau.

    On n'a pas d'négros comme à Monaco

    Je pense que si un artiste aujourd'hui écrivait négros,

    ce serait la révolution en France?pas quand même mais direction 

    la punition avec mémé Taubira.


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  • On nous demande si l'on est d'accord avec tel impôt pénalisant les riches afin d'éviter la discussion sur l'inégalité des richesses. On nous contraint à prendre position sur le mariage pour tous pour que nous ne discutions pas de la pertinence de la survie du couple comme seul cadre pour l'amour. On critique l'inégalité des enfants des couples homosexuels pour ne pas penser à celles dont sont victimes les enfants qui vivent dans des familles hétérosexuelles.

    Marcela Iacub

    Dans notre société la différence d'instruction produit, plus que la différence de richesse, l'illusion de l'inégalité sociale.
     

    Simone Weil 

    Certes, notre époque réserve une petite place aux écrivains. En ce qui concerne la France, ceux-ci, pour être admis, doivent avoir œuvré à l’extension des valeurs du progrès, de la justice, de la transparence et de l’égalité. Ce qui épargne Voltaire, Hugo, Zola, Sartre ou Camus, et personne d’autre ; mais, bien entendu, pas Céline ; et sans doute, à d’autres titres, ni Baudelaire, ni Sade, ni Bossuet, ni Flaubert, ni Bloy, ni Saint-Simon, ni Balzac, ni Proust, ni Claudel, ni Racine, ni Villon, ni Bataille, ni Chateaubriand, ni beaucoup d’autres encore ; et en fin de compte, peut être même pas Voltaire, Hugo, Zola, Sartre ou Camus, dans la tête desquels il sera toujours possible, en cherchant bien, de trouver des poux d’un ordre ou d’un autre, autrement dit ce qu’ils appellent des dérapages.
     

    Philippe Muray 

    L'intérêt à ne pas se nuire mutuellement fonde donc la théorie du contrat épicuriste. Souci de soi et souci de l'autre se répondent et réalisent un égalitarisme éthique intégral. Au contraire de l'ordre phallocrate et misogyne du mariage monogame qui suppose et appelle une option fondamentalement inégalitaire, l'ordre matérialiste hédoniste du libertinage rend possible l'intersubjectivité dans une égalité parfaite.
     

    Michel Onfray

    Dans la société capitaliste contemporaine, la signification de l'égalité s'est transformée. Par égalité on se réfère à une égalité d'automates ; d'hommes qui ont perdu leur individualité. Aujourd'hui, égalité signifie similitude plutôt que singularité. C'est une similitude d'abstractions, d'hommes qui exécutent les mêmes travaux, qui s'adonnent aux mêmes loisirs, qui lisent les mêmes journaux, qui nourrissent les mêmes sentiments et les mêmes idées.

    Erich Fromm 

    La France est une prison. On y sent la menace, la misère, l’angoisse, le malheur comme une voûte pesante et qui s’affaisse chaque jour davantage sur les têtes. La France est une prison, mais l’illégalité est une évasion extraordinaire. Les papiers ? On les fabrique. Les tickets d’alimentation ? On les vole, dans les mairies. Voitures, essence ? On les prend aux Allemands. Gêneurs ? On les supprime. Les lois, les règles l’existent plus. L’illégal est une ombre qui glisse à travers leur réseau. Plus rien n’est difficile, puisque l’on a commencé par le plus difficile : négliger ce qui est essentiel : L’instinct de la conservation.

    Joseph Kessel

    e lègue mon cœur à la patrie, ma probité aux hommes (ils en ont besoin), mon âme aux femmes, je ne leur fais pas un don indifférent ; mon génie créateur aux auteurs dramatiques : il ne leur sera pas inutile ; surtout ma logique théâtrale au fameux Chesnier ; mon désintéressement aux ambitieux ; ma philosophie aux persécutés ; mon esprit aux fanatiques ; ma religion aux athées ; ma gaieté franche aux femmes sur le retour, et tous les pauvres débris qui me restent d’une fortune honnête à mon héritier naturel, à mon fils, s’il me survit. Quant à mes pièces de théâtre ou manuscrits, on en trouvera quelques centaines, je les donne à la Comédie-Française, si, par son art magique et sublime, elle croit, après ma mort, mes productions dignes de figurer sur son théâtre : c’est assez lui prouver que je rends justice à son talent inimitable. .. . Français, voici mes dernières paroles, écoutez-moi dans cet écrit et descendez dans le fond de votre cœur : y reconnaissez-vous les vertus sévères et le désintéressement des républicains ? Répondez : qui de vous ou de moi chérit et sert le mieux la patrie ? Vous êtes presque tous de mauvaise foi. Vous ne voulez ni la liberté ni la parfaite égalité. L’ambition vous dévore. .. Peuple aimable devenu trop vieux, ton règne est passé, si tu ne t’arrêtes sur le bord de l’abîme. ..

    Olympe de Gouges

    Ce soir, il n'y a pas deux France qui se font face. Il n'y a qu'une seule nation réunie. Chacune et chacun dans la République sera traité à égalité de droits et de devoirs.
    Je suis mdrrrrr

    François Hollande

     


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  • DISPARITION - Les deux amants avaient trente-huit ans d'écart. L'auteur de L'Amant en fera un personnage de fiction dans Yann Andréa Steiner, il est mort jeudi à l'âge de 61 ans. Amour platonique? Les deux n'en diront jamais rien, sinon qu'ils vécurent une passion tourmentée et, parfois, invivable.

    Marguerite Duras et Yann Andréa. Couple improbable, ils avaient trente-huit années d'écart. C'était en 1980 qu'ils se rencontrèrent vraiment après une longue et chaotique relation épistolaire faite de courriers admiratifs (souvent une lettre par jour) et de silence prolongé (elle ne lui a pas répondu durant cinq ans). À Trouville, celui qui s'appelait encore Yann Lemée et étudiait la philosophie à Caen fait enfin la connaissance de son écrivain préféré dont il a tout lu, tout décrypté.

    C'était, en fait, la rencontre de deux solitudes. Un amour platonique, aussi? Les deux principaux intéressés n'ont jamais voulu en dire plus, sinon qu'ils ont beaucoup écrit sur leur passion et leur haine. Le jeune homme avait décidé de ne lire toute sa vie que du Duras! L'auteur de Un barrage contre le Pacifique en fera un personnage de fiction, c'est ainsi que Yann Andréa Steiner parut en 1992. L'homme a aussi pris la plume, pour le même sujet: dans Cet amour-là publié en 1999, il n'évoquait rien d'autre que l'objet de son admiration, ce qui n'était pas pour déplaire à Duras.

    En 1983, un an avant que Duras décroche le Goncourt avec L'Amant (Éditions de Minuit), le jeune homme avait écrit M.D., chez Minuit également, le récit de l'hospitalisation de la vieille dame. Tous deux étaient d'accord sur une chose: leur amour fut pour le moins tourmenté et souvent alcoolisé.

    La critique n'a pas toujours été tendre avec l'écrivain Yann Andréa, rappelant souvent que son style relevait davantage du mimétisme durassien que d'un talent personnel. La grande romancière, qui avait un fils, en fit son exécuteur testamentaire. L'AFP rappelle que son corps sans vie a été retrouvé jeudi dans son appartement parisien. Et de préciser: il fut tout à la fois son secrétaire, son amour «invivable», parfois son souffre-douleur, il était resté avec elle jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à sa mort en mars 1996.

    Les raisons du décès de Yann Andréa n'ont pas été précisées mais ne sont a priori pas suspectes. Il restera dans la postérité comme étant le dernier compagnon de Marguerite Duras.


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    Lili ouf!après ce mail mes chevilles ont tellement gonflés,que j'ai été obligé  de changer mes chaussures. Mdrrrr.Un peu de Duras pour pouvoir discuter demain ?

    On ne trouve pas la solitude, on la fait.  

    Écrire c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit. 

    La solitude c'est ce sans quoi on ne fait rien. Ce sans quoi on ne regarde plus rien. C'est une façon de penser, de raisonner, mais avec la seule pensée quotidienne. 

    Moi je ressemble à tout le monde. Je crois que jamais personne ne s'est retourné sur moi dans la rue. Je suis la banalité. 

    Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... 

    Il n'y a rien de plus dégoûtant qu'un bijou. Ça ne sert à rien, à rien. Et ceux qui les portent n'en ont pas besoin, moins besoin que n'importe qui.

    Marguerite Donnadieu est née en 1914 à Gia Dinh en Indochine. Son père est professeur de mathématiques. Il meurt en 1918. Elle restera avec sa mère, une modeste institutrice et ses deux frères, Pierre, l’aîné, et Paulo, le futur Joseph de Un Barrage contre le Pacifique. Sa mère tentera sans succès de mettre en valeur une concession incultivable : une expérience de l'échec qui marque Marguerite.

    Adolescente , elle est pensionnaire au lycée de Saïgon. A 15 ans, elle rencontre un jeune Chinos qui devient son amant. Elle évoquera cette première aventure dans L’Amant.

    En 1932, elle vient en France pour suivre des études de droit, de mathématiques et de sciences politiques.

    Elle épouse Robert Antelme en 1939. Ils auront un enfant en 1942, qui meurt à la naissance. A partir de 1943, ils rejoignent la résistance communiste avec son mari. Antelme est arrêté et déporté à Dachau en 1944. Il est sauvé de justesse par un groupe de résistants où l’on trouve François Mitterrand.

    En 1943, elle prend le pseudonyme de Marguerite Duras et publie son premier roman,Les Impudents. En 1947, elle se sépare d’Antelme et vit avec Dionys Mascolo dont elle aura un fils, Jean.

    Elle connaît son premier grand succès avec Un barrage contre le Pacifique, publié en 1950. Suivent des romans, des pièces de théâtre. L’approche du cinéma se fait à l’occasion de l’adaptation de Un Barrage contre le Pacifique. Elle connaît une notoriété internationale avec Hiroshima mon amour, le film d’Alain Resnais dont elle écrit le scénario et les dialogues.

    Le plus grand succès lui vient avec L’Amant (1984) pour lequel elle reçoit le prix Goncourt.

    Marguerite Duras meurt le 3 mars 1996 après une longue maladie, expérience limite de laquelle elle tirera ses derniers textes.

     


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  • Barbara (Monique Serf 1930-1997) 

    Comme de nombreuses familles juives, la famille Serf se cache pendant la guerre, de ville en ville, pour échapper aux dénonciations et aux rafles. Les valises sont toujours prêtes pour un éventuel départ précipité.
    Le film « De Monique Serf à Barbara » évoque les deux années passées à Saint-Marcellin entre 1943 et 1945.
    (Les images sont tirées du documentaire de Pierre Kukawka 2007)


    C'est ainsi qu'à lété 1943 nous débarquons à Saint-Marcellin, à proximité du Vercors, haut lieu de la Résistance.
    C'était difficile de passer inaperçus lorsque nous arrivions dans une nouvelle localité. Nos parents nous recommandaient de ne rien dire de notre vie.
    Ne rien dire, avec cette différence physique et l'arrogance avec laquelle je disais, justement, que j'étais juive .....


    Mon enfance

    J'ai eu tort, je suis revenue
    dans cette ville loin perdue
    ou j'avais passe mon enfance.
    J'ai eu tort, j'ai voulu revoir
    le coteau ou glissaient le soir
    bleus et gris ombres de silence.
    Et je retrouvais comme avant,
    longtemps apres,
    le coteau, l'arbre se dressant,
    comme au passe.
    J'ai marche les tempes brulantes,
    croyant etouffer sous mes pas.
    Les voies du passe qui nous hantent
    et reviennent sonner le glas.
    Et je me suis couchee sous l'arbre
    et c'etaient les memes odeurs.
    Et j'ai laisse couler mes pleurs,
    mes pleurs.
    J'ai mis mon dos nu a l'ecorce, 
    l'arbre m'a redonne des forces
    tout comme au temps de mon enfance.
    Et longtemps j'ai ferme les yeux,
    je crois que j'ai prie un peu,
    je retrouvais mon innocence.
    Avant que le soir ne se pose
    j'ai voulu voir
    les maisons fleuries sous les roses,
    j'ai voulu voir
    le jardin ou nos cris d'enfants
    jaillissaient comme source claire.
    Jean-Claude, Regine, et puis Jean -
    tout redevenait comme hier -
    le parfum lourd des sauges rouges,
    les dahlias fauves dans l'allee,
    le puits, tout, j'ai tout retrouve.
    Helas
    La guerre nous avait jete la,
    d'autres furent moins heureux, je crois,
    au temps joli de leur enfance.
    La guerre nous avait jetes la,
    nous vivions comme hors la loi.
    Et j'aimais cela. Quand j'y pense
    ou mes printemps, ou mes soleils,
    ou mes folles annees perdues,
    ou mes quinze ans, ou mes merveilles -
    que j'ai mal d'etre revenue -
    ou les noix fraiches de septembre
    et l'odeur des mures ecrasees,
    c'est fou, tout, j'ai tout retrouve.
    Helas
    Il ne faut jamais revenir
    aux temps caches des souvenirs
    du temps beni de son enfance.
    Car parmi tous les souvenirs
    ceux de l'enfance sont les pires,
    ceux de l'enfance nous dechirent.
    Oh ma tres cherie, oh ma mere,
    ou etes-vous donc aujourd'hui?
    Vous dormez au chaud de la terre.
    Et moi je suis venue ici
    pour y retrouver votre rire,
    vos coleres et votre jeunesse.
    Et je suis seule avec ma detresse.
    Helas
    Pourquoi suis-je donc revenue
    et seule au detour de ces rues?
    J'ai froid, j'ai peur, le soir se penche.
    Pourquoi suis-je venue ici,
    ou mon passe me crucifie?
    Elle dort a jamais mon enfance.


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  • " L'art, c'est la plus sublime mission de l'homme, puisque c'est l'exercice de la pensée qui cherche a comprendre le monde et le faire comprendre. 
    Auguste Rodin .

     

    Tombe d'Auguste Rodin à laVilla des Brillants àMeudon.

     


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  • Victoire de Guernica

    Visages bons à tout
    Voici le vide qui vous fixe
    Votre mort va servir d’exemple
    [...]
    Ils vous ont fait payer le pain
    Le ciel la terre l’eau le sommeil
    Et la misère
    De votre vie

    (Paul Eluard)


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